A l’orée d’un bois de frênes et de cyprès Surgit l’ombre de ton site ; De la pénombre et du sol foulé, Se dégage à mes yeux ton Mythe.
ô ma Claire fontaine, Tu coules au bas d’un coteau ; Là où se baignent les Sirènes, Et se désaltèrent les oiseaux.
Ton cours d’une eau si limpide, Semblable à la fontaine de Jouvence ; Avide, j’absorbe ton onde fluide En souvenir de mon enfance.
Haut lieu de prédilection, Théâtre de rencontres fortuites ; Combien y sont avoués de passions, D’idylles timides et de sentiments torrides.
A l’aube d’une naissante journée, Les sirènes foisonnent ; Les princes charmants se sont arrêtés, Leurs regards de félicité rayonnent.
Ne dit-on pas que tu es un endroit sacré ? Ceci bien sur tu le mérites. Avec diligence et pleins de gaieté, Les jeunes galants y viennent de suite.
Le crépuscule venu, de mille étoiles éclairé, Le panorama se vide, place à la grenouille ; Pour quelques heures, reine elle s’est proclamée, Puis plonge dans l’eau claire qu’elle brouille.