France, France ma terre natale, Franc berceau de mon enfance ; Je m’enorgueillis de l’alliance ombilicale Qui m’unit à ton appartenance.
Que l’on soit brune Jeannette, Ou bien même blanche Fatma ; Qu’on les appelle Ahmed, Ou tantôt François ;
Il y a au fond de mon cœur, Et cela à Dieu ne plaise, Un sentiment évocateur d’horreur Qui inhibe toute sensation d’aise.
Que nous soyons de teint noir, Ou nous ayons un visage blanc ; Nous sommes fortifiés par l’espoir Qu’un jour tu reconnaîtras tes enfants.
ô France de gloire, terre bénie Te voilà bien dans l’embarras Tant les éléments sont réunis, A l’heure ou le mépris et d’apparat.
Dieu en créant l’homme, Universelle Il a fait de la couleur du sang ; Tandis que l’apparence est la forme Proviennent de la latitude dont il dépend.
Que tu sois cette Terre d’asile Ou que tu sois ma terre natale, Je ne vois point qui serait hostile A ce que je sois digne de l’instinct filial.
Je suis semblable à ce greffon Que le jardinier essai de transplanter Sur une branche sans renom Qui on en doute, l’a de suite rejeté.
ô douce France Discerne en moi ton enfant, Qui même dans mes moments de transe Ne doute pas qu’il est encore temps.
Pendant des années, l’esprit malheureux J’ai longtemps évolué loin de ton sein. Dans le calvaire, je vis des jours douloureux Puisse Dieu me sauver un jour, peut-être demain
Je conjure ma terre natale et ses cieux J’y retournerai, c’est ce que je me suis juré Dans l’espoir de vivre un jour heureux N’est pas là-bas que je suis né ?