A l’aube d’un matin de clair de lune, Installé sous les branches d’un sapin, Il peint les ombres que l’épaisse brume Révèle à son brun cristallin.
Sans vigueur ni ample espoir Il assiste d’un air mélancolique Aux dérisions d’un foutoir Que l’absurdité rend pathétique.
Les formes que restitue son tableau S’affirment de toutes leurs myriades Où corps et âmes meurent en lambeaux Sous les regards de toute une pléiade.
Aucune médiation, ni joueur de flûte, Encore moins les procédés malins Que les sociétés se disputent, Ne détourneront le regard du mandarin.
Hé ! Vous aux mains de sang souillées, Aux guenilles élimées, aux esprits incultes, Faites nous grâce de vos harangues éhontées, Vous, forces du mal et vous, forces occultes.
Citoyens, congénères, étayons notre lutte Pour la reconquête de nos droits usurpés, Nous, les victimes que le système persécute, D’une loi martiale que nos chefs ont entérinée.
Effaré, désenchanté, le regard vitreux, Il ne saurait éluder les scènes insensées Qui malgré la pénombre, se fixent dans ses yeux A l’aube de cette féerique matinée.
Démocratie et Liberté d’expression, Devant Dieu vous êtes interpellées Pour faire entendre raison A nos dirigeants écervelés.
Se peut-il bien que nous ayons mérité Ce passage devant le peloton, Punis pour avoir continuellement clamé La révocation d’une politique de dérision.