C’est du fond d’un cœur bouillonnant Que jaillit cette humble épître, A vous elle s’adressera aussi longtemps Qu’il me sera permis de vivre.
A vous qui ignorez sciemment Les invocations émérites, Vous qui haranguez très souvent Des hauteurs de votre pupitre.
Parce que vous avez toujours négligé La médiation et la présence d’arbitres Que la situation s’est altérée Vous qui nous rappelez le piètre cuistre.
Vous prônez une illusoire concorde Face à toutes ces mères éplorées Par les poitrines nues que les valets du désordre, A l’arme de guerre se sont permis de transpercer.
Nous savons à présent que vos exordes Sont de moins en moins entendues Parce que seule la discorde Subsistait dans vos stériles menus.
C’est sous le déluge de balles assassines, Tirées par des gendarmes et policiers, Soumis à vos préceptes hostiles, Que des âmes innocentes sont tombées.
Des bourreaux, sans le moindre repentir Se sont acharnés sur des jeunes corps ; Ils en ont fait les innombrables Martyrs De la répression et de son corridor.
La juste revendication Berbère Ne doit jamais plus être séquestrée Dans les effroyables coulisses sectaires D’une hégémonie démystifiée.
Tamazit plusieurs fois millénaire, Témoignera un jour qu’un peuple fut dépouillé D’un parler qui ne fut pas une chimère Comme le pensent certains écervelés.
Ulac smah ulac ! Pouvoir assassin ! Ce sont ces cris qui s’élèvent de la rue, Devant ce lugubre destin, Tandis que le combat continue.
Se suivent alors les printemps noirs, Oracle d’espoirs et d’équité, C’est l’épilogue d’un long purgatoire Que des coquins sont prêts à raviver.
Suicidaire, c’est l’idée que l’on s’est faite D’une lutte ô combien légitime Que le pouvoir aux abois et désespéré S’est juré d’éradiquer d’un geste ultime.