Le temps fond comme un aigle dans sa chasse, Fend le vide de l'abîme d'un piquet déchirant, N'ayant pas le temps d'un regard sur ce rapace, Je suis meurtri et plaqué indifférement.
Les heures sont comme des vagues sans fin Dans un océan glacial aux antipodes du monde, Soulevant contre le vent leur forme ronde, Fissurant la banquise au rythme du courant marin.
Les pensées se figent entre l'eau et la glace, Captives d'un passé aux contours réguliers, Prisonnières des cellules qui s'entassent Dans le couloir d'un tourbillon passionné.
Pas de silhouettes ou d'ombres ou de lumière Ne donnent de relief à la substance éclairée, La nuit envahit le pôle d'un ciel étoilé, Inextinguible soif d'une Nature solidaire.