Paradis, pomme à fouir…
Pomme, fruit défendu au rêve d’innocence,
D’effacement d’ici pour des ailleurs d’avant ;
Pomme, coupable source à des plein de souffrances,
Cause de paradis perdu aux yeux d’enfant ;
Pomme, vision de vierge en déflorée, pour muse,
Aux besoins d’élévation et d’éternité ;
Pomme d’ébranlement, que quelque orage accuse
Aux fins de dominer, se fait fruit à croquer…
…
Pomme, prétexte à l’homme, au rejet de la femme,
Des chairs et des plaisirs, des mains tendues pour rien ;
Pomme, gomme des peurs, besoins, désirs de l’âme
Au profit des sérieux, paraître, des gens biens…
Moi, je sais les fruités des gouleyants fous-rires
Qui tintent des grelots dans des yeux pétillants ;
Moi, je sais les charnus des baisers qui chavirent
Et des seins érigés en mains pleines d’Adam ;
Je sais les paradis, en sentes buissonnières,
Des cueillettes de baies, de fruits verts à croquer ;
Je sais des eaux-de-vie, de lune lavandière,
Fouir sous le ciel-de-lit et tomber les drapés…
…
Ma pomme a le goûtu des fois toujours premières,
Des sens alléchés par l’appel et l’inconnu ;
Ma pomme est main ouverte, est partage, est prière,
Découverte au premier et au dernier venu…