Une boîte de vent…
Une boîte de vent, comme du pain d’épices
Enfariné de contes, aux saveurs de réglisse,
Laisse l’enfant sans voix, jusqu’à l’écœurement,
Quand s’enlacent ses bras sur le vide du vent.
Et sa peau de bébé, à l’odeur de vanille,
S’échauffe à quelque feu, s’éclaire des brindilles
De ce coffre secret qu’il a trouvé plombé,
Verrouillé de désirs et de fils barbelés.
L’enfant se trouve un bois, un support de sucette,
Qu’il va planter, en corps, sur mille fruits, noisettes,
Châtaignes, mûres, noix, en guise de bonbons,
Pour nourrir ses envies : Son chemin est si long.
Des rêves de flocons, de mains dans la farine,
Le pressent en sentiers de ronces, de rapines.
Il tremble et il s’arrête au bord d’un vieux torrent
Qui s’échine à gronder contre l’eau et le vent.
Il a peur des ombrées, des fantômes en somme,
L’enfant, Petit Poucet, qui veut croquer la pomme
Dans les fruits défendus de sa route-gourbi :
Prend la boîte de vent et s’enivre, à l’envi…
Le voilà à présent au cœur d'adolescence,
Bien loin des rêveries, des pouvoirs, de l'enfance :
Il lui faut, à présent qu'Éole a fait son temps,
Tous les serments d'amour d'une boîte de vent…