Tu badines au dehors Mais tu pleures au-dedans Et tes larmes amphores Vieilles de cent mille ans Secrètement respirent Aux confins des tombeaux De l’enfance et du rire Des rondes et des sabots
Au quatre coins du mur Qui sont tes quatre doutes Tu frôles des ramures Des plages et des routes Par quels chemins s’enfuirent Disent tes mains vacantes Qui peinent à courir Obstinément ballantes
Solitaires tu t’affoles Enchevêtrée d’horreur Tu invoques l’idole Le génie rédempteur Qui expiera tes drames Et soufflera la lampe Sur l’obsédante trame Qui te ronge les tempes
Tu fredonnes en riant Et contemples tes pieds Et ton col oscillant Se fait le balancier Dune éternité molle Ou se brise des vagues Ou flotte des coroles Des orgues et des bagues
Et tu t’endors sans souffle Transparente et pudique Et tes doigts amoureux Se nichent dans des creux Profonds comme des cryptes