Qu’ils nous laissent entrevoir En nous la baillant belle Les crocs en stalactites De leur gueule empourprée Qu’un soleil dérisoire Bleuisse leur prunelle Situant le zénith de leur captivité,
Qu’ils ébauchent soudain des luttes simulacres Des combats moribonds Comme un soleil d’hiver Ou que dans un regain de rancœur opiniâtre Leur gosier furibond au sang se désaltère
Qu’impassibles ils somnolent Le mufle au bout des pattes L’échine parcourue D’ondes et de remous Qu’ils grondent ou se cajolent Ou que le fouet les matte Apaisant une entrée Vibrante de courroux
Qu’ils aient pour horizon La foule des nocturnes Ou celle plus maussade Des gens d’après midi Qu’ils dansent tous en rond Un galop taciturne Et de bonds en parade Boucle leur tragédie
Qu’ils transhument enfin Fourbus et ténébreux De la geôle de gloire A la geôle d’ennui Ou qu’ils refusent en vain D’obéir à ces dieux Magnifiés d’un pouvoir Ténus comme leur vie
Toujours inexorables Lointains et dédaigneux Les grand lions encagés Nous bafouent de leur masque Que la brousse ancestrale Irradie de ses feux Et que vient couronner Une crinière fantasque