C'est sur les bords de Seine qu'il a dressé sa toile Des couleurs de l'été, il a débarrassé sa palette Il revient du marché aux couleurs, chargé de ses emplettes Du jaune indien, du pourpre, des siennes, des ocres qu'il m
Jour après jour il va affûter ses touches, Détailler les contours, Et travailler sans retours Retenant son élan encore trop farouche.
Chaque arbre va conquérir ses lettres de noblesse. Il va sortir de l'anonymat en revêtant Son manteau doux de vieillesse et de sagesse, Dont plus tard il se dénudera en mourant.
Le peintre de l'Automne est un grand magicien. Il trempe dans la Seine son pinceau, Un peu de jaune de cadmium moyen Et déjà le ciel est plus chaud.
Il ira chez Turner voler toutes les ambiances, Son talent pour mettre en scène la danse. Un ciel tourmenté, lourd et nuageux D'où le soleil par sa lumière fera vibrer les bleus.
Le peintre de l'Automne est mon ami, Car avant que ne vienne l'hiver frileux, Il sait raviver le bleu de mes yeux Le peintre de l'Automne a du géni.