C’est dans l’épaisseur des mes insomnies Que germent, ma sagesse et ma folie, Ma joie et ma mélancolie, Mon cynisme et ma poésie !
Je dois à mes insomnies, Ce que d’autres vivants doivent à l’eau, à l’air, à la terre et au feu ! Mais mes insomnies font Que mon eau n’est point désaltérante, Que mon air n’est pas rafraîchissant, Que ma terre est tout sauf réconfortante, Et que mon feu me consume plus qu’il ne me chauffe !
Ainsi, toutes les nuits, à trois heures et demi, Je lance ce lancinant cri : Ah sommeil, mais quand viendras-tu ?