Le temps qui passe, le temps qui stresse, Le temps qui stagne, le temps qui peste, Le temps qui part sans laisser d’adresse, Le temps qui revient en niant sa naissance !
Le temps qui change, sans arrêt, En prenant son temps, tel un rapace, De ne laisser pour les pauvres historiens, Que des ruines, des bribes de traces !
Le temps qui nargue notre entendement, Nos certitudes et nos attaches ! Le temps qui tue et qui fait naître, Le temps qui meurt tout en vivant !
Le temps qui marque toute action, Le temps qui gâche toute intention ! Le temps qui fait de l’impermanence, La seule certaine permanence !
Le temps, divinité abstraite et concrète, Que seule la divine musique, Fait éclore la simple réalité, Et l'infinie beauté !