Quatrains aux quatre vents
Il est des vents permanents, et brulants,
Comme l’Aajei, l’Africo, et l’Arifi,
Dont on ne peut se défendre
Qu’à coup de couteaux tranchants !
D’autres saisonniers mais aussi violents :
Le Bist Roz d’Afghanistan,
Capable de mettre à terre,
Arbres, bêtes et humains,
Et d’expédier un village en enfer !
Le Haboub du Soudan,
Se dressant comme mirador
De poussière jaune vif,
Finissant en pluies et torrents !
Le Datou venant de Gibraltar,
Vent calme mais nauséabond,
Puant la chair putréfiée,
Et paralysant comme le Curare !
Le Mezzar-Iffoulousan,
Poussant ses vagues glaciales
Pour déplumer les volailles
à Larbaâ Nath Irathen !
Le Beshabar, vent noir des Caucase,
Meurtrier en puissance,
Ne laissant derrière lui
Que cadavres et carcasses !
Le Khamsin, déversant
Une épaisse poussière,
Cinquante jours par an,
Sur le Nil et ses rivières !
Le Samiel, le Simoun et le Solano,
Vents empoisonnés et mortels,
Utilisés par les mamlouks et les berbères,
En dernier recours comme arme de guerre !
Enfin, le Chili, le terrible Sirocco,
Vent sec, sablonneux et très chaud,
Chalumeau de dieu ou de satan,
Dirigé vers les terres des croyants !