Sur le chandelier de la couleur de ta peau Je placerai mes lampes de gloire, Bruler l’encens de mes désirs dans ton ciboire De marbre doux pour t’adorer avec ma peau Jusqu'à ce que le soleil baise l’horizon doré Dans les bras de la nuit, au regard éthéré, Qui nous retracera le chemin du paradis Perdu dans les gaves mystérieux du temps jadis
Cette brise qui baigne notre salle de son parfum d’amour Fut ce que Tristan et Iseult burent en leur jour Pour inscrire dans la légende un amour de taille Qui s’érigerait en vainqueur de toutes les batailles. La douce odeur de cette invisible nourriture, De ma bouche fait couler un fleuve à la toiture Dont le passage emporte toutes les tares de mon âme Vers cette rivière folle que d’autres appellent l’infâme.
Sans cesse je me baignerai de ton doux parfum Jusqu’à ce que du monde de mes chers défunts Je n’arrive plus à en avoir la moindre souvenance; Mais que sauf de toi, j’inhale l’espoir sans vacance. Enfin je me sustenterai de ta vitale pitance Sur la belle table de ta toison d’excellence J’y passerai les quatre saisons à la file indienne Dans ta forêt flamboyante, toi ma douce gardienne
Viens ma tendre rose avec ton ardeur arc-en-ciel m’enlever en douceur vers ce paradis de rêve, Cette ile merveilleuse où l’on n’attrape plus la crève. Tire-moi de ce rêve et lance-moi vers ton ciel Au beau pays où se lève le soleil d’amour, Dans le jardin cerclé de tes bras de velours ; Enfin, enterre-moi dans le sol de ta douceur Pour qu’au réveil je sois ton doux bébé rêveur.