Pleure, pleure pour cet enfant qui n’est jamais né Pleure, pleure pour sa mère, assassine consentie Pleure, pleure pour la vie dans l’œuf à mort condamnée Pleure pour cette vie sans destin, du néant, blottie
Pleure pour le mal qui continue sur le bien A l’emporter malgré la forte dévotion du sien. Pleure pour ceux qu’à chaque intempérie de leur vie Doivent payer le solde fatal du grand parvis
Pleure pour le riche qui vit joyeusement sans entrailles Sans être conscient du voisin dans ses détails Mais lorsqu’un doigt tient à lui faire voir le vide Il ne bouge qu’à ce que sa forte raison décide
Pleure pour cette fleur qui confie tout en sa beauté Pour se voir plus tard de la vie dérouter Quand ces renards aux visages de paons Viennent astucieusement lui enlever le joli flanc
Pleure pour l’homme égaré dans son propre entourage En plein midi cherche dans les ténèbres son courage Pour découvrir un destin sans lendemain Que lui a légué la surprise d’un vain chemin