Tu lui ressembles comme ça, Les plaies ouvertes au vent et les yeux dans le vague, Par ton sourire amer qui se noie dans les vagues Naissant dans l’océan et mourant en chialant Comme ta vie en furie, sur le sable mouvant.
Tu lui ressembles comme ça, Quand tu cries à l’erreur, conjurant le malheur En serrant fort le poing qui martèle ton cœur, Ressassant la vengeance qui pourrait les punir De t’avoir pris ton père en te faisant souffrir.
Tu lui ressembles comme ça, Quand tu pleures sur ton sort, sur la fatalité, Les lèvres serrées et l’âme écartelée, Refusant le constat de l’échec. Et la ferme intention de ne pas vivre avec.
Tu lui ressembles tant Que cela me fait peur De voir ta pire peine se gorger de rancœur Et de savoir qu’au fond je ne pourrais rien faire Car ton drame profond tu ne veux pas le taire.
Tu lui ressembles. Ton fardeau infini et tes épaules si frêles Tes rêves abandonnés au profit d’une querelle Entre toi et le monde et qui va t’asphyxier, Tu risques de te tuer, à trop lui ressembler.