Rêve éveillé Près de l’église qui distille Sa richesse aux âmes meurtries Loin des fusils et des torpilles Je rêve, je vole et je prie Sur une terre où les charmilles S’oxygènent hors des brûlis Où les serins sur leur brindille Sont libres de bâtir leur nid Où les ruisseaux sains et tranquilles Gazouillent au creux de leur lit Dans un univers sans bisbille Bordé de verts tapis fleuris Près des pommiers et des morilles Qui me font succomber d’envie.
J’en rêve encore. Pour l’enfant qui s’endort J’en rêve aussi Pour la paix qui s’enfuit
Comme un marteau sans sa faucille Qui forge la démocratie Comme un peloton qui fusille La mort pour épargner la vie Comme des grenades sans goupille N’estropiant plus l’enfant chéri Comme des nations sans pupille Où l’agression serait bannie Comme des jumelles qui brillent Dans un Manhattan rétabli Comme un drogué qui s’extasie Devant l’arbre à came proscrit Comme une arène ouvrant ses grilles Donnant l’envie de voir la vie.
J’en rêve encore Pour l’enfant qui s’endort J’en rêve aussi Pour la paix qui s’enfuit.
Je veux vivre dans l’air du temps Dévoiler la beauté des nues Caresser le souffle du vent Convoyer toutes les vertus Ecrire tes maux en nuage Pour que Dieu les change en mirage Partager mes rêves épris D’amour, de vie et d’harmonie Vivre avec toi intensément L’union dans la fièvre du temps Diffuser la chaleur d’un nid A l’enfant sur l’arbre de vie Figer le bonheur de l’instant Et le vivre éternellement.
J’en rêve encore Pour l’enfant qui s’endort J’en rêve aussi Pour la paix qui s’enfuit.