L’espérance de vie se consume Ils ne voient plus, ils louchent Ils ne boivent plus, ils hument Dans l’insalubre ils se couchent. Gratuit sans amende Regardez devant la porte Ces mendiants qui attendent Le geste qui les réconforte.
Interdits devant les salons Instruits en aval et en amont Sous les ponts, dans les wagons Ils ne sont pas des vagabonds. Touchez-les, du regard Ils ne sont pas bavards Du savoir, ils restent avares Sourire, il est déjà tard.
Ni discours, ni chanson Ils sont là, depuis longtemps Tout perdu, même leur nom Sous la pluie, sous le vent. Effleurez au moins leur espoir Impuissant contre l’exclusion Refouler même des trottoirs Ils ne se font plus d’illusion.
De nos jours, si mal ancrés Ils survivent pour le concret Ils n’ont pas besoin de décret Ou même de lois sucrées. Percer leur triste existence Tel sans eau, lys ou rose. Pardon pour mon impertinence Je m’accorde une pose.