Explique cet espace vacant Qui, au gré du temps, Vacille entre spleen et toi. Remplis ce vide béant, Qui rugis en méprisant, Tout ce qu’il y a autour de moi.
Gave ce lugubre abime Où se forme ces pathétiques rimes. Trouve l’essence égarée Dans ce monstre qui m’anime. Déchire ma morale infime De ce corps enivré.
Parfume en moi ton réel Pour retrouver ma mortel. Et si l’extase j’atteins, Et que tout en moi se mêle, Cette nuit sera charnelle À travers cet incertain.
Quand le vide devient plein À la misère du chagrin, On retrouve l’amour Comme le font les gamins. Mon paysage dans tes mains Une bouche aux contours.
Et si encore je m’effroi Dans ce vide désarroi, Qu’un néant en souvenir. Raconte-moi une dernière fois Ces vers de vive voix Où une âme était à fleurir.