Égare au milieu de mes chagrins intenses Je ne vaux rien, je perds la raison et le sens Je suis le petit nuage d'une noirceur algique Je suis le résultat d'un nul délire onirique.
Je cours à la poursuite d'un gibier hautain Je manque de vélocité qui me prive de son câlin Mes pas ne savent pas courir dans ces savanes Remplies de tigresses et de lions qui se pavanent.
Accoudé sur ma bonté et ma modestie que je déplore Dans un monde où la matière détrône tout trésor, Je subis les fuites de mon soleil qui se consume Laissant mon âme frileuse, en proie à l'amertume.
Je navigue seul dans mes connaissances déficientes Chercher le chemin de cette issue divertissante Dont la clef est au fond d'un rêve sans écoute ni regard Qui s'éteint comme une étoile au milieu d'un ciel blafard.
Comme si mon destin n'a pas étanché sa soif de pleurs Il s'abreuve alors des larmes d'un autre malaise majeur Agaçant ma jeune santé qui ne cesse de se plaindre De ses brulures refusant obstinément de se faire éteindre.