Une bonne matinée fraîche d'été, Une nuée mélangée de brises s'affale Caressant les terres et les toits D'un hameau entièrement figé Dans un sommeil voluptueux.
Plus loin le silence doucement se brise Par une poignée de faucheurs fêtards Au milieu de vastes champs dorés Ils entonnent des chants stimulants En compagnie des murmures sur les bois De chardonnerets à peine réveillées Manifestant ainsi leur vive liesse De cette brume qui les câline De cette moiteur qui anime leurs faux.
Le soleil, progressivement, se lève Détrône la fraîcheur de l'azur et se réveille Sur la sortie des premiers pasteurs Qui, derrière leurs troupeaux dansants, Déclenchent leurs flûteaux résonnants Par des airs innocents et charmants Flattant le cœur et éveillant l'esprit.
Je poursuis mon admiration solitaire De ce beau spectacle inaugurant le jour Sur place, j'aurais voulu être un peintre Pour transvider ce décor champêtre Sur une large carte murale En face de laquelle je me réveille chaque jour.