Un lierre éblouissant Soutient tout l’édifice. Des lézards, en rampant, Comblent mille interstices. Quelques rats, très craintifs, Mangent tout ce qu’ils trouvent. Des insectes actifs Se cachent dans les douves. Le pont-levis baissé Ne pourra plus servir. Les poutres, trop rongées, Ont cessé de tenir. Le plafond effondré Est recouvert de ronces. Les murs si fissurés, Devant le vent, renoncent. L’ancien escalier Ne colimace plus. Un fantôme est passé Que personne n’a vu. Le vent hurle à la mort Dans cette tour sans vie, Mais elle se dresse encore Comme un passé écrit. Témoin de mille histoires Qu’elle emporte avec elle, Il n’y a plus d’espoir Pour une ruine telle. Le temps aura raison De sa longue existence. Elle mourra sans chanson, Malgré sa résistance.