Dès lors que l’hiver hôte son hermine Pour faire place à une nature endormie, Dès lors que la terre frémit Laissant poindre quelques têtes timides, Dès lors que nos matins s’égayent Sous les bruissements d’ailes Furtifs, discrets, qui nous émerveillent, On relève la tête Et on scrute le ciel, On surveille les coups d’ailes On cherche à te reconnaître, Ta venue faisant naître L’espoir et la vie, telle la lumière.
C’est pour t’apercevoir Et formuler un vœu Que chacun s’y emploie, C’est devenu un jeu. Et soudain te voilà, le printemps avec toi !
Tant de kilomètres tu as parcourus Tant de contrées tu as survolées. Pour venir fidèle nous donner Le bonheur de toute ta quiétude.
Ta gracieuse beauté n’a d’égale Que ton doux gazouillis Dont personne ne se lasse, Même les plus susceptibles.
Du printemps à l’automne Tu seras ma compagne. Tu m’entraînes dans tes jeux De voltiges en rase-mottes Et je suis sous les grâces De ton chant mélodieux.
Chaque année tu me charmes, Et je n’ai qu’un seul rêve : Qu’au terme de mon destin mes petits yeux se ferment Pour mieux y revenir sur cette terre d’asile Sous la forme vivante de cet oiseau qui trisse.