Ce n’est pas la maison où je suis née Et pourtant… Elle a accueilli mes trois premières années Jusqu’au… Printemps de mes premiers cheveux argentés.
Depuis que mes parents ne sont plus Je suis seule pour affronter ce flux De mémoire contenue que dévoilent Bibelots, livres, meubles, jouets, toiles.
AUJOURD’HUI…
Vide, Elle raisonne de tous ces souvenirs Que furent mes jeux, mes rêves, mes rires. Simple, Elle est riche de ce bonheur qui engendre La passion de retrouver une tendre enfance.
Je ferme les yeux et le film déroule son histoire :
Le jardin bordé de bouteilles retournées à l’ancienne Protège un parc de légumes, fierté de mon père. Pour mon plus grand bonheur un carré vert reposoir Abrite un vieux, un très vieux pêcher dont La générosité l’été était plus qu’un don. Continuant vers la cour intérieure, le havre de ma mère. Cette partie reflète sa passion que je partage, fière. Toutes les couleurs ou presque de l’arc-en-ciel Courent le long des murs ou surgissent du sol, Bruissant d’insectes, telle une farandole.
Si l’on pousse la porte qui donne sur ce paradis, C’est la chaleur d’une famille unie qui accueille Celui ou celle, ceux qui franchissent le seuil. Au-delà de ces murs, jamais un cri, rien que des rires.
Parmi les pièces de cet humble logis Une est mienne devenue ma bastille. Tout y est, meubles et « crapaud » ronflant Pouvant recevoir cafetière ou fers brûlants. Je peux tout à loisir accueillir mes amis Ou repasser mes petits habits.
Château de mon enfance fait de briques, Emblème d’une région historique, Je tourne la page et confie Ma maison à une autre famille. Je souhaite que ces hôtes nouveaux y bâtissent Une vie faite de bonheur, de rêves fusainistes