Les voilà, Témoins d'un coeur obscur Vivant au pied d'une tour Ils sont graves et s'étendent Comme des monuments Et ramènent la brise Aux horizons béants.
Ils ne peuvent se construire Sans ces regards Jetés au dehors d'une fenêtre, Par la fenêtre d'une école D'où ils dessinaient jadis Une carte du monde Sur un ciel d'émail.
Les voilà, Comme autrefois, Témoins de leur parcours Transis et rayonnants Comme au premier jour.
Tantôt les bras croisés Comme barques endormies Ou le regard tributaire Comme leur histoire au monde.
La rue est leur théâtre Entre l'âge des regrets Et l'âge des projets Entre l'ombre et la lueur.
L'océan s'est maintenant retiré Et ils sont obligés de sentir la durée Ils sont encore dans ce temps Où se joue l'éternité...