J'ai vu un désert Engloutir une ville Le vent soufflait Un vitrail d'embruns Comme un corps pressé Enflamme le firmament
En cueillant la rosée Sur un voile de cilice Couché sous les aurores Au teint clair et argent Le long d'un oued vidé, Emmuré par les dunes
Engourdi par le cri doux D'un vent brûlant au matin Fustigé par la pensée Par un essaim d'images Légué comme un oubli A la croisée des différences
J'entends s'entêter Des paroles dans l'air Rassemblées en chacun En de muets instants Les eaux et les forêts Qui triomphaient naguère Comme promesses à-venir
C'est par les yeux aussi Que se nourrit la parole De ces vapeurs dorées Un peu de l'éphémère Beauté de la vie