Un immeuble debout Au milieu des gravats Le poids des jours fixé En de muets instants Entrelacs d'effrois, De cris et de terreurs Dans l'infini présent
Résurgence de l'histoire Qui rebâtit un mur Sur quoi tombait la nuit Fait renaître au-dedans Un cortège de voix Une procession d'images
Tandis que meurt le rêve L'horizon pleure soudain Son ultime rayon Et le froid descend voilé Au bord des champs pierreux Glacer les draps tendus Gercer es murs branlants
Quelques coups de semonces Que traverse un murmure Comme si le monde naissait Des pensées que l'on tisse Un soupir après l'autre Du ressort du Temps A l'immobile clarté
Qui sait où commence La Mémoire Qui sait où s'arrête L'infiniment perdu