Vaisseaux, Dès l’aurore Déjà s’agite Le campement Chacun prépare les sacs De fruits secs, De tissus délicats, De tapis aux couleurs bigarrées, Des tuniques rares, indigos, Comme au matin frais. Le vaisseau entame enfin Sa marche silencieuse Par les hautes dunes Qu’ombrent des arcs-en-ciel. Les rayons me doraient l’épaule Et je regardais… Les essaims de grains d’or S’élever, tournoyer Sur la crête des dunes. Et sur cette route sobre La poussière s’élève encore Et un vieil air est entamé Et repris, d’un cœur l’autre Comme un écho chanté, Chacun a l’âme ravie. Même modestes, Ils se ressentent Si bien vivre Tantôt faisant la prière Repliés dans la lumière Chaude du soleil au zénith De sa longue course, Tantôt leurs fronts se penchent L’âme illuminée Encore alourdie Par les rêves. On entend d’ici les voix Le timbre doux, Ils chuchotent, Pensifs, rêveurs, Ils sourient, ou pleurent, Ils parlent bas, Comme ce lointain murmure Dans une nuit obscure. Naji OKBA.