Pendant que le monde divague, Mes pieds effleurent le sable blanc Entre l'écume d'un rêve clair, D'un univers désaccordé Et de la bonté du vent. Je passe mon temps à relire tes désirs Entelacés dans nos sourires; Ces moments si secrets, Dissimulés dans le kelp en paquets, Laissés à l'humeur de la vague - Au loin, la tendresse océanne Laisse dériver mon âme.
Personne ne nous a prévenus Que les coquillages égarés s'échouent La nuit sur cette plage; Que la rengaine des rouleaux ramène Toujours sur le rivage Des brides d'amour embouteillé - Toute notre histoire dans son sillage, Aux mains des embruns délavés. J'entends la mer s'envenimer; Echos de colère océane, (Toute note fougue, telle une voile, S'est déchirée) Le bleu du ciel, éblouissant, Les grains de sable dans tes cheveux. La pluie s'abat, sournoise, sans larme, comme Des lames, crève-coeurs tranchants.
Mirage ou malice du temps, Je te retrouve entre deux dunes; Nos silhouettes, pâles, étendues, mélangées A jamais dans la chaleur du sable - Tes yeux de nacre, pétillants, Fixe mon coeur, Cette fleur sauvage, Comme pour me dire, "Je t'aime d'amour, toujours Autant."