J’étais gros, petit et mal fait En un mot j’étais très laid ! Mais non dénué d’esprit De dettes et de très bons amis…
Les usuriers sans cesse me poursuivaient Les éditeurs me harcelaient aussi Ma maison avait toujours une double sortie En buvant mon café, j’écrivais, j’écrivais, j’écrivais…
Quand au portail on sonnait, Par la porte de secours je fuyais… Un ami venait m’héberger, Quand l’usurier se faisait trop pressant Je déménageais en vitesse à l’encan Ma vie fut une fuite éternelle Dvant les puissances matérielles...
Heureusement je buvais mon café Et j’écrivais… j’écrivais... j’écrivais…
Par un jour gris, mes amis décidèrent Dans une grande fête ils m’emmenèrent, Là, par hasard, passa entre mes mains, Le médaillon d’une fée ! Regardez donc, enfin !
Non, c’était une comtesse, marié et pour de bon Sage comme l’image, Marie était son nom. Depuis ce jour mon cœur battit plus fort Mes personnages me semblèrent fades, morts ; En moi, vivait Marie aux cheveux d’or ! Ah que mes amis en ce jour furent bons... Ils retrouvèrent son adresse, et son nom.
J’avalais mon café, devant ma page blanche Puis j’écrivais…j’écrivais .C’était dimanche !
Mes mots qui lui parlaient d’un amour infini… N’ont pas effarouché la si belle Marie ! J’oubliais mes soucis, l’usurier, l’éditeur, J’écrivais à ma blonde, lui dévoilant mon cœur. N’étant pas trop timide, elle me répondit… Malgré sa vie de femme, ses enfants, son mari… Elle habitait dans la Pologne lointaine Nos lettres respiraient d’une même haleine…
Cela dura pendant plusieurs années Pendant lesquelles j’écrivais…j’écrivais…