Transi, abandonné dans le fond d’une cave, J’attends avec angoisse la suite de mon sort : Hier, roi des forêts, aujourd’hui une épave, Je respire à grand-peine… que feront-ils encore ?
Puis un homme est venu me clouer sur une croix ; Ma sève s’écoulait, je n’étais que du bois. Quelqu’un me redressa et je me tiens bien droit.
Fier de mes branches et de mes brindilles Je fus vite entouré par toute une famille, Me flattant, m’admirant comme une belle fille !
Les cartons étaient là, brillants de mille éclats, Boules et guirlandes dont on me décora Firent de moi un sapin dans tout son apparat.
Je vécu avec vous de longs jours de fêtes, Ebloui par la joie et les rires des enfants ; L’esprit engourdi, le vide dans ma tête, Je meurs crucifié sous vos yeux lentement…