Encore un pas , et puis un autre, Je vois déjà mon coin si accueillant Où, enfin blotti comme un cloporte, Je fermerai mes yeux par trop brillants…
La fièvre me brûle, mais je grelotte. « Ne pense à rien…surtout supporte ! » Encore un pas et puis un autre Et je me glisse contre la porte.
Là c’est mon coin, un grand carton m’attend Avec soin recouvre mes guenilles Me cache les yeux des jeunes filles Et me protége de tous les passants… Un sans abri...
Le brouillard m’absorbe, je m’étends. Quand les coups secs pleuvent sur le carton ! C’est la jeunesse qui s’amuse tant… Quel jeu ! Me piétiner sous ses talons.
La douleur s’estompe, et je réclame Entre terre et ciel avec mon âme… Tout le bonheur, que dieu me damne ! Pour ceux qui vivent le macadam…
Le lendemain un fringant policier Trouva le cadavre d’un sans abri Tué par de multiples coups de pied Visage détendu, lèvres qui sourient…