Vos
poèmes

Un corps froid et livide
Allongé sur ton corps ;
Brûlure dans le bide,
Tu acceptes ton sort.

Les larmes séchées sur tes joues,
Tu te cramponne à une prière
Et scrute tes meubles en acajou
Imprégnés de nuits d'enfer.

Il s’introduit dans les méandres
De ton âme assombrie,
Tu ne cherches pas à te défendre,
Tu sers les dents et obéis…

D'une voix tremblante, tu articules
Ton pauvre plaisir.
Ses bras, comme deux tentacules,
Enlacent ton corps de désir.

Il taille ta chair comme une pierre
Par sa foutue maladresse
Qui se déverse comme une rivière
En toi… avec paresse.

Il crame ta peau par son soupir
De plus en plus hardi
Et tu te retiens de sourire
De savoir que c’est fini.

Puis un terrible silence
Retentit telle une explosion.
Il te laisse une récompense,
Le plus toxique des poisons.

Seule, derrière une porte close,
Tu repenses à ta vie d’antan.
Cela ne dure que le temps d’une pause
Puis tu pars chercher le suivant.