Dans un coin de jardin, à l'écart du chemin, Il me tient par la main. Cachés par les sapins Un regard, quelques mots, un premier frôlement, Des étreintes timides, de brûlants attouchements.
Indifférents aux autres et au mépris du froid Les corps se dévoilent entraînés pas l'émoi. Sensation de ses lèvres sur ma chair alanguie Et sur ma nudité de doigts qui se délient. Une langue coquine le long de mon échine, Prémices du plaisir... Et ma peau se satine Des envies retenues, d'un besoin dévorant Resté inassouvi. Où es-tu mon amant ?
Sur le tapis de feuilles des gestes qui s'affinent Un élan de folie vers l'assaut de collines Une bouche gourmande, des rythmes haletants Et l'aiguillon se dresse de désirs plus pressants.
Mes défenses s'abaissent pour les extravagances De deux corps emmêles dans leurs propres fragrances. De nos vies suspendues on explore on se touche... Ma raison s'abandonne à celui qui me couche... Un souffle dans mon cou, un visage qui se penche, Des mains douces et fermes qui saisissent mes hanches. Exaltante chevauchée, je goûte la puissance De l'onde qui m'emporte au bout de la jouissance.
Et les sens apaisés de l'absence qui perdure A ce bel étalon je dis dans un murmure : De l'amour entre nous jamais tu ne dois croire, De ton nom de tes titres je ne veux rien savoir.