Longuement de mon âme, j'ai l'amour écarté Réprimant toute flamme, chérissant liberté D'un trop charmant félibre, au compliment facile Qui dénombrait les guibres, brandissait un ancile.
Quelques secondes suffisent... Déposant ma valise Un puceau séduisant Mon regard attirant
A Valence la piètre, le cœur tant bien fermé Je recevais ses lettres, scrutais mon pigeonnier L'avisais barguigner : un essaim de jupons Près de lui déchaîné, tel un parfait fripon.
Mais déjà quelques heures... Pour lui plaire j’eus l'heur Mes rimes aux siennes unir Quémandant bienvenir
En Valence désolée, maire élue mais sans clef Bien trop accaparée devant l'inimitié Il devint ma béquille, une présence infaillible Balayant les bisbilles, de décrets trop sensibles.
Puis vint un lendemain... Et je pus au matin Réponse découvrir Et dialogue ouvrir
Toujours dans mon sillage, répondant à l'invite M'escorta en voyage, conviant à sa suite Des nuées de pigeons, des arcanes celées Tels infinis sourjons de vélins parfumés
Des semaines puis des mois... De tout espoir grivois Je bannis la pensée Cultivant l'amitié
Chez les nonnes je m'enfuis effeuiller mes langueurs. L'érudit s'investit, jouit à moult liqueurs. Amirale, duchesse, brigandes autour se pressent Il amasse richesses et charme les joliesses !
Saison après saison... S'affermit la raison Clinquante pacotille Nuisible pulsatille
Mais jouvenceau puceau, gémit se désespère, Se lasse des vaisseaux ! Du fond de mon repaire, Je somme courtisane, de venir le distraire Et monture alezane, répond à ses oraires.
Mais le temps fait son œuvre... En perfide couleuvre Dépiste nos secrets Fureteur indiscret