Je me souviens des cieux aux couleurs camaïeu, De la rosée des dieux, des perles dans nos yeux. Les rouges étaient lascifs, les ocres un peu tardifs, Brumes d'un lavoir fictif, d'un si fragile esquif.
Jamais je n'ai vécu un aussi bel automne Où mon âme en hiver sous ses violences mornes, Entrevit l'écrin d'ors que pour moi tu ouvrais. Le printemps vint éclore, mon cœur s'éveillait.
Au temps des transhumances, nous vécûmes à distance L'amour et ses cadences au gré de nos errances. Arriva le soleil, l'été devint réel, Porteur de merveilles, allumeur d'étincelles.
Si la vie sans soucis, les projets ralentit, N'a cure des envies, des désirs se rit, Malgré mes lourds bagages, j'aimerai sans ambages T'offrir l'apanage de tout nouveaux rivages.