La lumière s'effrite en gouttes infimes Sur une terre essoufflée aux ombres incertaines L'air soudain est plus léger, pulsation des cimes Et mon coeur enfin respire, délivré de ses chaînes
O fleuve des ombres et des tombes tu m'entraînes Vers la mer de tous les oublis et tous les sommeils Tu adoucis tout contour, toute saillie qui saigne Et berce cet instant choisi d'une si douce rengaine
Je fais mon lit de ton haleine lointaine qui charrie, Fragile mais sereine, torpeurs et rêves Quel est donc ce moment posé comme une île sans grève Où jour et nuit s'apprennent et s'interpellent ?