De ce rempart où tu m'enfermes, ne vois-tu rien venir? Ce ciel qui t'emprisonne et ces faux souvenirs Cette route lassée aux confins de ton rire Sœur! ne vois-tu rien gémir? De ces amours blessés et de ton repentir Faut-il les occulter ou s'en enorgueillir Tes larmes, à présent, creusent un tapis de myrrhes Où les braves, tremblants, pourront se recueillir. Moi, je m'en vais de guerre lasse rejoindre la vie. As-tu été belle? je ne le sais plus Qu'elles me reviennes ces heures où nous étions unis! As-tu été belle? je l'ai souvent cru Sœur! ne vois-tu rien mourir? Puisqu'il en est ainsi à trop nous éblouir J'irai par les chemins chérir la folle ivresse De n'être plus à toi et crève la promesse Que je fis sur la couche de celle qui enfanta L'être que tu n'es plus, l'ombre que tu seras. Sœur! ne vois-tu rien frémir? Mon cœur, ce traitre, cache ton avenir A la bataille ultime, un de nous deux occire Souffler un dernier cri, une vaine tempête Et je t'emporterai ô ma tendre défaite. Je souillerai l'enfer des tes éclats de rire Afin que même ici tu ne puisses vieillir, Alors je baiserai une dernière fois Le visage de celle qui fit de moi un roi.