J’ai erré dans la cité. J’ai aimé certains murs délavés. Je voyais des formes qui me faisaient planer. Y avait aussi des fissures qui me faisaient rêver. Je veux dire souvent j’y voyais des silhouettes animées. Parfois je restais là pendant des heures à regarder….
Jusqu’au jour où j’ai pris un crayon et du papier. Y en avait marre, j voulais créer. J’ai seulement laissé glisser Ma main sur le papier ; A suivre des formes qui me faisaient rêver. Et je me suis sentie exister…
Dans les cités, y a pas que de l’opacité…
Alors là beaucoup de choses ont commencé à changer. Du rien, je me suis senti émerger D’une espèce de cécité. Je crois que j’ai commencé A transformer la réalité. J’ai compris des mots comme sensualité.
J’ai osé me promener Près des murs, balader Ma main, mon regard Pas forcément au hasard… Je me suis dit « c’est ça la diversité. Et c’est par là où j’ veux aller.»
Prendre en compte la diversité des divers cités, L’hiver comme l’été, ne pas voir que l’opacité.
Et puis, j’ai eu envie de bouger, Pour regarder d’autres murs, ailleurs. J’ai vu des lichens sur des murs J’ai vu d’autres formes, d’autres couleurs. J’ai vu de la lumière tout autour. Ca m’a fait rêver, penser à de l’amour.
Un jour j’ai osé partager Et mes dessins, je les ai montrés. On m’a dit que c’était bien. C’est pas grand chose, mais c’était un petit rien, Qui fait quand-même un peu du bien De partager quelque-chose avec quelqu’un.
Prendre en compte la diversité des divers cités, L’hiver comme l’été, ne pas voir que l’opacité.
Alors j’ai continué à montrer un peu, encore Histoire de se sentir un peu moins dehors… Et là, un pote m’a demandé S’il pouvait tout photographier. Alors là, ça fait vraiment du bien De partager quelque-chose avec quelqu’un.