Vingt ans, le temps a tissé des fissures sur ma peau cathédr Vingt ans, le vent m’a balayé de-ci, de-là, Au bord des falaises, chavirant de tristesse, De solitude et tuant l’allégresse.
Me raccrochant aux lianes d’espérance, J’ai hissé mon mât, frôlant des précipices. La rivière du temps me faisait des croches-pied Et le hoquet des glaces, tirait sa révérence.
Au lieu de me noyer, J’appris à m’immerger sur ses pentes amères. Et puis, j’ai voyagé dans des pays lointains, Au plus près de moi-même dans cet espace sans fin.
Faim de formes déformées, à transformer en vain. Je devins formatrice et me formais de pleins. La lumière surgit de formes ondulées, Du haut d’une rondeur, j’abandonnais ma grâce.
Et je compris qu’en fin, j’avais faim de moi m’aime Et culbutait des riens pour en faire des chimères. Et j’errais, dans l’infini des astres, Humant des brises chatoyantes, des senteurs foisonnantes.
La girouette me sourit, le temps suspend son vol, Détournant mon regard de rives déformées. Un regard nouveau s’ouvrit à l’infini, Je sirotais le vent et y prit du plaisir.
Je ciselais la nuit, y hissait des lueurs, A la rencontre du soir et de toutes ses splendeurs. A présent je côtoie la lune et le soleil, Me nourrissant d’espaces, me rapprochant de moi-même.
Je te promets l’amie de te rester fi d’ailes De tisser de l’authentique Vers l’uni-vers, Présent comme un cadeau.