Souvent, je sens ta présence Sur mon cou, ta caresse Ta voix, ta bise, fait vaciller la flamme Fait vaciller mon âme Tu balances mes cheveux effleurant ma joue Tu apportes de nouveaux parfums, de rose et de jasmin Ton souffle susurre des sons suspendus Jusqu’au-delà des cimes.
Souvent, je sens ta présence Tu glisses, tu t’échappes, tu poursuis Et pousse la légèreté Parfois une poussière, un grain de sable jusqu’à mes yeux Tu pousses les feuilles vers des lisières indécises Ou des poussières d’antan Au delà des frontières et du temps Tu effaces ou tu laisses des traces sur ton passage.
Souvent, je sens ta présence Tu soulèves les flots, Mène les vagues vers des envolées lyriques Rythmant les battements de mon cœur Tu transformes tout ce qui est figé en mouvement Dévoilant des formes inattendues Parfois, tu ondules et soulèves les jupes des femmes Et que vole le voile, se dérobent les toiles, Se dévoilent des dessous insoupçonnés Difficile de situer ta silhouette constamment Décidée à se disperser, à s’enfuir.
Souvent, je sens ta présence A mon oreille tu murmures des mots tendres qui M’émerveillent Tu fais aussi claquer les volets au grand dam de sommeils étriqués Tu ravives les braises de souvenirs oubliés Le bruit des cordages sur les mats bat la cadence Et le rythme devient danse et que vole ta présence Tu me laisses, me lasses, me délaisses, Ou m’enlaces frissonnante.
Souvent, je sens ta présence Tu t’infiltres dans les sillons les plus profonds Souvent à force de persévérances, tu crevasses des frontons à perte de vue Ou tu creuses des rides sur les falaises T’y enroules, te déroules au gré de tes élans Tu assèches les terres aux visages désormais désolés, Esseulés Mon visage se plisse à force de sentir ton souffle glacé.
Pourtant, le silence signe ton absence suspendu Dans mes songes et scande ma solitude. A quand ta douceur et ton écoute ? Ton tiraillement entre deux mondes sépare Et éloigne toujours plus loin Oui, l’aile du vent toujours s’en va En faisant bien des dégâts En créant bien des tourments.