On entre dans un torrent Et sous vos pieds meurtris La chaleur du sang vous surprend Vous arrache du temps.
Votre regard virevolte Et vos sens fleurissent L’eau qui tourbillonne Vous emmène vers des espaces fleuris.
Et sur la rive Vos yeux choisissent Un tissu de mousse Aux couleurs chatoyantes.
Là, posée, solitaire Gît une amère pierre, assoiffée, désolée … Et sur son dos noué Vous lisez des fragments de l’été.
Et votre main se tend Se détend Et puis cueille Cet ami endormi.
Dans votre paume Rafraîchie par le vent Vous sentez toute la raideur De la pierre.
Mais vos doigts se meuvent Et détournent le regard, la senteur Vous découvrez un autre corps, la lisseur, la douceur, Pour vous en aller vers un ailleurs
Est-ce l’envers, est-ce l’endroit, Des plaines de pourquoi ? Peu importe le sens, vos pensées tissent Des histoires, dans les rides de la pierre.
Et vos doigts bougent La pierre Et la pierre Vous déplace.
Doucement, vos pieds sortent de l’eau Et vos jambes vous portent vers des horizons nouveaux Dans l’éloquence d’une danse dense, en tenant le joyau.