Ce décor automnal aux multiples facettes M'enlace de regrets, vague à l'âme indolent. Je contemple un tableau de couleurs imparfaites, Enroulé d'une soie en écharpe de vent.
De jolis papillons s'envolent dans la rue, Voltigent dans les airs avant de s'écraser, Face au soleil rouillé de manière incongrue, Formant un tapis d'or pour s'immortaliser.
Tout de pourpre se teint sous la crinière fauve, Le dahlia parsème une tache grenat, Dans les prés, le colchique ouvre sa coupe mauve, Et les feuilles du cep se brodent d'incarnat.
Ce fleuve de corail inonde les vallées Où les barques de cuivre ondulent dans les champs, Quand l'aquilon épanche au creux des giboulées, Sous le soupir d'oiseaux, la fleur de lys des chants.
Sur le rouet du temps, comme un rideau d'étoiles, Le feuillage dépeint resplendit jusqu'au soir. Les copeaux de ce miel, dans la douceur des voiles, Exaltent l'harmonie, une note d'espoir.