Ce qui est important dans un livre, un poème, Ce n'est pas le début, encor que, mais la fin, Ne jamais terminer abrupt dans un ravin, Que la chute soit lente, enfin pas trop quand même.
Plutôt que le zénith, l'apothéose extrême Mieux vaut le leitmotiv d'un suave refrain, Quand le soleil se couche à l'horizon lointain, Et l'héroïne meurt sur l'air de la bohème.
Finir en pente douce et glisser vers le fond, Dans la mer qui s'enfuie, être ce sable blond, Ne faire aucune vague en toute modestie.
Surtout ne pas tenter le stupide rebond, Ou s'énerver devant la force d'inertie, L'auteur n'atteint jamais les hauteurs sous plafond.
(*inspiré de « savoir trouver la chute » Nietzsche 281)