Puisque la vie aurait un prix, compte tes jours, Comme un bien précieux et presque rarissime, Car la mienne ne vaut pas un piètre centime, Alors qu’à la gagner, je m’épuise toujours.
Que de temps j’ai perdu et combien de détours, Au lieu d’aller tout droit jusqu’à ce but ultime, Ainsi qu’un acharné, en forçat de la rime, Je changerai peut-être à la fin mon discours.
Si : «La vie ne vaut rien, mais rien ne vaut la vie » Pourquoi donc le poète en sécrète un poison, Si fort qu’il vit l’enfer comme unique saison ?
Lorsque sonnera l’heure où la mort me convie, J’aimerai assister à ma propre oraison, Ailleurs que sous la neige ou sous un vert gazon.