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Nathan ERDREK

Le judas

Régulièrement il frappait à ma porte,
Je feignais d’être sourd, pour ne pas lui ouvrir
En pensant, pourquoi moi ? Je n’ai rien à offrir,
J’espérais en secret que le diable l’emporte.

Il revint, moins souvent, avec sa mine accorte,
J’ai dû, sans le savoir, le faire un peu souffrir,
Le cœur d’être fermé, finit par rabougrir,
Il sembla que mon âme, elle aussi, fut bien morte.

Il ne vint plus jamais, près de moi s’enquérir,
Le remède ne vaut que si l’on veut guérir,
Devait-il employer une manière forte,

Ou jouer les martyrs pour pouvoir m’attendrir ?
Puis un jour, j’ai laissé ma porte s’entrouvrir,
J’avais les pieds devant, il fallait que je sorte.