J’ai tellement creusé au fond de ma cervelle, Que je suis parcouru de tunnels et de trous, Bien plus que le gruyère, à rendre fou jaloux, Même le poinçonneur qui en fait à la pelle.
Il y en a beaucoup, toute une ribambelle, Car percé de partout et sans dessus dessous, Il faut fermer certains, parfois je les recouds, Les autres sont bouchés avec une truelle.
Dur labeur en effet d’être rimeur de fond, Je ne sais pas comment, tous les poètes font, S’ils côtoient les bas-fonds ou peut-être les bouges.
Tomber sur un filon, un coin nauséabond, La pépite ou l’ordure très vite on les confond, Comme tous les mineurs, crachant leurs boyaux rouges.