Saurai-je donner vie, un souffle à ce portrait, Vous brossant le tableau d’un rêve contrefait ? Saurai-je extraire la substantifique moelle, En me rongeant les sangs, les os sur cette toile ?
Saurai-je par mes mots vous esquisser d’un trait, Cet être si abscons qu’il choque l’art abstrait ? Saurai-je par mon verbe hisser haut la grand-voile Et sans me dérober, filer comme une étoile ?
Aurai-je droit à quelque égard pour mon doux art, Pas ces regards sans cœurs méprisant mon douar ? Saurai-je en insondable imprimer vos mémoires,
Et marquant vos esprits d’ombres dédicatoires ? Ou serai-je vergé comme un vieil hospodar, Toujours alambiqué et dévolu aux moires ?