J’en ai vraiment assez d’écouter les infos, Sans cesse ressasser, malheur et catastrophe, J’ai d’ailleurs un peu honte à en faire une strophe, Comme ces fossoyeurs abreuvant les journaux.
Je ne parlerai plus, du tranchant de la faux, De la grande prêtresse, ici que j’apostrophe, Dont les lambeaux jadis m’avaient servis d’étoffe, Et me brûlaient les chairs encor plus que la chaux.
Je fermerai les yeux sur tout ce qui m’entoure ; Sourd, aveugle et muet par manque de bravoure, On ne part pas en guerre une fleur au fusil.
Ce monde devient fou, j’ignore où il nous mène, Alors je fais le singe ingénu et gentil, Sans plus illusions sur la nature humaine.