Un jour dans le désert, j’ai mordu la poussière, Si j’avais pu choisir un repas fabuleux, Je l’aurais préféré à ce mets trop sableux, Et dire que l’on croit la terre nourricière.
J’avais le ventre creux, comme la bandoulière, Sans être un chien errant, honni, même galeux ; Seul, touriste égaré, loin des chemins houleux, Cantonnés si souvent à la bande côtière.
Sur des concrétions, mon corps plus spongieux, S’étala tout son long sur ce sol ardent d’yeux, Dont les cendres jonchaient ce talus sous les miennes.
Là je m’abandonnai à un songe vitreux, Qu’était-il arrivé à ces cadavéreux ? -Nous n’étions que poussière et nos vies étaient vaines.